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Interview de Matthieu Bourguignon, Nokia

4 mars 2025

Saviez-vous que le leader mondial des équipements de réseaux fixes est européen ?

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Hardware France a rencontré Matthieu Bourguignon, Senior vice-président de la division Infrastructures réseaux pour l'Europe, Nokia, lors du MWC 2025. Une occasion pour évoquer avec lui les évolutions futures des réseaux numériques et les opportunités qu’elles représentent pour tout l’écosystème.

Hardware France : Quelle est la vision de Nokia sur l’évolution des réseaux numériques ?

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​Matthieu Bourguignon : Nous pensons que les infrastructures numériques vont connaître plusieurs évolutions majeures dans les prochaines années :​

​Plus de performance : Les réseaux ne sont pas près de voir leurs limites atteintes, en termes de débit notamment. La preuve : Nokia a récemment démontré qu’il est techniquement possible de déployer un réseau expérimental à fibre optique atteignant 100 Gbit/s. Cela permet d’imaginer, dans le futur, n’importe quel type d’usage au domicile et dans les entreprises. Les opérateurs disposent ainsi de solutions pour répondre durablement à l’évolution des besoins numériques.

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Plus de sécurité : Les attaques de réseaux deviendront plus rares à mesure que les mesures de sécurité s'amélioreront. Nokia dispose en effet d’une solution baptisée « Deepfield » qui protège les réseaux contre les attaques, notamment, celles de type DDoS (distributed denial of service). Nous apportons aussi une solution à un défi futur : le craquage des clés de chiffrement par les ordinateurs quantiques. Nous avons développé des technologies de pointe permettant d’assurer la sécurité des réseaux même lorsque ces ordinateurs seront opérationnels.

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Plus de solidité et d’intelligence : Les réseaux et data centers vont devenir de plus en plus robustes grâce à l’automatisation et la programmabilité. Jusqu’ici, une mise à jour, une évolution réseau ou une migration d’un data center était source de préoccupation pour les opérateurs. Les technologies de « jumeau numérique » permettent aujourd’hui de modéliser ces infrastructures et d’anticiper leur fonctionnement. Une fois dé-risquée sur le jumeau numérique, l’implémentation réelle s’effectue sans risque. En outre, les réseaux vont devenir de plus en plus « intelligents ». Notamment, grâce à l’IA, les opérateurs vont pouvoir exploiter leur réseau télécom, paramétrer ses fonctions et gérer la qualité de service, de manière plus simple et automatisée.

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Plus d’interopérabilité : opérer un réseau ou un data center peut s’évérer difficile lorsque les éléments ne sont pas interopérables. En misant sur des standards ouverts, rendant possible le branchement de tout équipement compatible, nous pensons que nos clients seront gagnants.

Hardware France : En quoi ces évolutions vont apporter des opportunités à l'écosystème ?

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​Matthieu Bourguignon : ​​Historiquement, les clients de Nokia étaient principalement des opérateurs télécoms et des grandes entreprises. Aujourd’hui, nos technologies évoluent et répondent à un nombre croissant de besoins. Notre base de clientèle s’élargit à d’autres types d’entreprises, ce qui nous amène à travailler directement ou indirectement avec davantage de partenaires et prestataires (agrégateurs, intégrateurs, etc.). Le « cloud re-patriation » est l’exemple parfait de cette nouvelle tendance : nous observons un besoin croissant d’entreprises qui souhaitent disposer de ressources cloud localement (sur site ou Edge), pour assurer une meilleure sécurité de leurs données, un meilleur contrôle des coûts associés et une latence plus courte, facteur clé pour certaines applications IA. Le « cloud re-patriation » crée de l’activité, notamment au niveau local.

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L’écosystème bénéficie également des effets induits des nouvelles technologies réseaux. Par exemple, nous présentons sur notre stand, au MWC 2025, l’innovation d’une startup espagnole, Elmo, qui propose un service de conduite à distance de véhicules via les réseaux 5G. Nous travaillons de plus en plus avec des jeunes entreprises et il nous arrive d’effectuer avec elles des transferts de connaissances.

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Tout cela illustre le fantastique potentiel des réseaux. Ce sont des accélérateurs d’innovation. Leurs effets diffusants sont particulièrement larges, bien au-delà du seul secteur des télécoms, jusqu’à l’écosystème hardware et dans toute l’économie.

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